Journée Internationale de la Femme: Mesdames, pas de soulevez soulevez cette année

Article : Journée Internationale de la Femme: Mesdames, pas de soulevez soulevez cette année
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1 mars 2013

Journée Internationale de la Femme: Mesdames, pas de soulevez soulevez cette année

Au Cameroun, la célébration de la journée internationale de la femme (JIF) du 8 mars a trouvé un synonyme, c’est « soulevez, soulevez ». Pour simplement vouloir dire soulevez le « kaba ngondo », le vêtement traditionnel du peuple Sawa –Cameroun (région du littoral) et qui a été adopté par la plupart  des femmes qui ont pu s’acheter le pagne du 8 mars.
Autrement dit, le 8 mars dans mon pays se célèbre avec  le pagne spécialement conçu pour cette journée et la plupart des femmes préfèrent coudre le « Kaba ngondo » qui est une robe en pagne longue et ample. Le problème avec ce vêtement c’est qu’il est tellement ample que même le vent réussit à le soulever à son passage. Ce vêtement symbolise pratiquement la journée de la femme.  La preuve, pour demander comment une femme prépare la JIF au pays c’est : « tu as déjà ton kaba ? » ou encore «  dit ma copine tu as déjà ton 8 mars ? »
A l’approche de cette célébration, les commentaires dans les rues vont dans tous les sens. Samedi dernier, il était pratiquement impossible de faire la sieste chez moi. Simplement parce que les voisins discutaient au sujet de cette journée. Ce sont les jeunes qui s’adressaient dans un premier temps aux femmes en disant : « Vous allez encore soulever cette année ? », «  En tout cas, nous sommes habitués et s’il vous plait ne nous privez pas de ce spectacle ». Les pauvres dames n’avaient pratiquement rien à dire tout simplement parce que leurs congénères ce jour là se livrent à des dérivent de tout genre.

Les coins chauds de Yaoundé les 8 mars sont très souvent  les quartiers comme Mvog Atanagana Mballa, le rond point Longkak,  Essos, carrière, que dis-je, la majorité des quartiers populaires où il y a des grandes surfaces de vente de boissons. Après le défilé, qui a très souvent lieu au Boulevard du 20 Mai à Yaoundé, place est ensuite donnée aux réjouissances.
Les femmes regagnent alors les bars où elles consomment la boisson et pour la plupart alcoolisée tout l’après-midi voire toute la soirée. Et lorsque l’alcool commence à avoir ses effets négatifs, alors vient le moment du devenu célèbre « soulevez soulevez ». Comme on dit au pays « c’est la sauvagerie que tu veux voir ? Va au 8 mars ». Ces femmes montent sur les tables, cassent des bouteilles de boisson après consommation, certaines vont jusqu’en route pour interpeller les véhicules qui passent un comme le font les « fous » mais celles là crient : « C’est notre journée », « C’est le 8 mars ». Certaines disent que ce jour là ce sont elles les hommes, elles ne font pas la cuisine, en un mot, c’est leur journée.

Du coup, il y a des hommes qui sont contre cette célébration. Ils interdisent à leurs femmes de prendre part aux festivités de peur qu’elles ne soient « contaminées » par les mauvaises habitudes des autres femmes. C’est le cas de Mme Abena qui est en froid avec son époux à l’approche de chaque 8 mars. Le motif, il refuse de lui offrir le pagne et refuse même qu’elle sorte ce jour là. Confie t-elle. « Je me demande même si je suis une vraie femme ».

 

Crédit photo news.jetcamer.com
Crédit photo news.jetcamer.com

Pour tout dire, la journée internationale de la femme, au lieu d´être l´occasion de faire le bilan sur la situation de la femme, de prendre en considération  ses  revendications afin d´améliorer son  sort, se résume aux défilés, aux meetings, et après « soulever le kaba»  et s’enivrer d’alcool.  En ce moment de veille de la fête, les propriétaires d´hôtel, d´auberge, des bars et restaurants se frottent déjà les mains. Certaines femmes seront portées disparues pendant au moins deux jours. Ce 8 mars 2013, au moment où vous allez soulever vos kaba, sachez que la société vous regarde. Alors s’il vous plait, pas de soulevez soulevez mesdames.

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Commentaires

jules clement
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8 Mars quand tu nous tien!
Je me pose la question de savoir pourquoi cette journée est un "opium" pour la femme.
De 2 choses l'une:
Soit elle ne sont pas aimées et pensent pouvoir se defouler ce jour qui-t-à soulever leur kaba au point de se faire violer par des badeaux; dans des caniveaux,avec un plaisir ivresque;
soit elle trompent leur mari qu'elles l'aiment mais en réalité ne retrouvent en ces derniers l'idéal de leur plaisir charnel.
Si non comment expliquer qu'elles ne penssent qu'aux déviances ce jour là?
C'est dégoutant!!!!!!!!!
Même au cas ou elles ont été trompées par leur maris est-ce le meilleur moyen de se venger? J'en doute.
Toi au moins tu peux les coinscientiser de cette façon ci mais n'est pas un coup d'épée dans l'eau lorsqu'on voit la longueur des rangs pour l'acquisition de ces pagnes...
Bonne journée

serge
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le hic , c'est qu'effectivement la journée s'est transformé en une occasion d'exiber les vêtements... mais, entendez bien: je ne trouve aucun problème qu'elles soulèvent... ce qui me gène, c'est toujours la manie autoritaires des hommes obligés de caricaturer les femmes chaque fois qu'ils en ont l'occasion.

Baba MAHAMAT
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Bel article devrait permettre de conscientiser les femmes camerounaises en particulier et en général toutes les femmes africaines et du monde entier. Bonne femme à toi aussi Ariane Nkoma.
Baba MAHAMAT de Mondoblogeur de Centrafrique

Ariane Nkoma
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merci Baba Mahamat et bien de choses à toi

josianekouagheu
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Tu sais Ariane, il y a tellement de problèmes de femme au Cameroun. Mais, comme tu le dis, au lieu de profiter de cette journée pour écrire même des lettres de pétitions pour faire entendre leur voix, elles soulèvent le Kaba. Mais, nous, jeunes filles essayons de réfléchir à une situation...

etiennebilly
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oh ce n'est pas cela Mme ABENA, qui fais de vous un vrai femme.

Les femmes de Yaoundé abstenez vous de toutes ses déviances, sinon vous donnerez raisons aux hommes machistes.

Attention, attention!!!

AudVoo
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Vraiment n'importe quoi...Oui, la conclusion est bien à mettre en gras, cette société qui se permet de regarder les gens et de les juger, au lieu de pourvoir à leurs besoins et les aider dans ce sens... Oui, il faut réfléchir aux problèmes des femmes, mais ce n'est pas les culpabiliser qui les aidera. Bien au contraire, c'est faire le jeu des machistes, en définissant ce que la femme a le droit de faire ou de ne pas faire...
Vraiment, pas la peine de le rappeler, les femmes savent qu'on les regarde, et devraient s'en foutre du mieux qu'elles le peuvent.
Bien à vous!

annie bosseaux
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elles ont ducourage ces africaines quandon voit comme elles bossent, elèvent leurenfants et viventsuccintement, la manière de vivre nechang pas complètement depuis des temps!!!