Etats Généraux de la Communication du Cameroun : la répression au menu

Article : Etats Généraux de la Communication du Cameroun : la répression au menu
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6 décembre 2012

Etats Généraux de la Communication du Cameroun : la répression au menu

Le Syndicat des journalistes du Cameroun déterminé à se faire entendre (crédit photo : Ariane Nkoma)

Le Palais des congrès de Yaoundé abrite depuis le mercredi 5 décembre les deuxièmes Etats généraux de la communication de l’histoire du Cameroun. On se souvient que les premiers Etats généraux avaient eu lieu en 1994. Mais pour cette seconde édition, entre protestation des journalistes, le manque d’information et d’orientation de la part du comité d’organisation et le retard dans les différentes articulations des ces assises, les participants ne savent plus à quel saint se vouer.

Tout avait pourtant bien commencé dans la matinée de  la première journée du 5 décembre, malgré un certain retard  par rapport au programme officiel. Mais très vite, l’attention des personnes présentes à l’esplanade du Palais des congrès de Yaoundé, a été attiré par la manifestation pacifique des membres du Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC), qui, bien avant les assises, avaient annoncés « un boycott actif » parce qu’ils ne veulent «pas laisser le boulevard au gouvernement et à ses affidés dont l’agenda caché est une reprise en main des maigres espaces de liberté chèrement acquis depuis 1990 ».

On a pu lire sur leurs banderoles et autres pancartes : « La liberté de la presse n’est pas un privilège pour les journalistes » « La liberté de la presse ne se marchande pas », « Non à la mascarade » et bien d’autres slogans encore. Mais ces contestataires – qui n’étaient qu’une poignée de personnes – n’ont pas pu empêcher le bon déroulement de la cérémonie.

Les syndicalistes face à la police au Palais des Congrès de Yaoundé (crédit photo : Ariane Nkoma)

Ce qui m’a sincèrement intrigué, c’est l’attitude de la police camerounaise présente sur le site. Ces syndicalistes avaient annoncés depuis des lustres un « mouvement pacifique ». On a pu observer qu’ils brandissaient leurs messages pour certainement attirer l’attention, et finalement se faire entendre. Mais la police, comme dans presque toutes les manifestations publiques de ce genre, est venue pour arracher les banderoles et autres messages que les contestataires affichaient. A ce niveau, des questions taraudent mon esprit : n’avons nous plus le droit de réclamer ? Et puisque nous sommes dans le domaine de la communication, où est passé la fameuse liberté d’expression ?

Les commentaires allaient dans tous les sens. J’ai pu écouter quelqu’un crier « Ah ça, c’est ce qu’on appelle en réalité la liberté d’oppression ». Le comble c’est que tout ceci se faisait alors que de nombreux invités spéciaux venus de plusieurs pays, sans oublier les grands experts camerounais présents, pour réfléchir sur le thème « La communication, instrument de consolidation de la paix, de l’unité et de la solidarité nationales, pour un Cameroun émergeant à l’horizon 2035 ». J’ai peur de trop verser dans les commentaires, c’est pour cela que je m’arrête là.

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